Communiqué de presse :
Agriculture Stratégies, plateforme d’expertise engagée, publie une Note de Référence Stratégique « Pour une réforme en profondeur de la PAC dans un cadre multilatéral à renouveler ».
Fruit d’un travail collectif associant des anciens ministres, des parlementaires européens et français, des élus territoriaux, des responsables du monde agricole et des experts reconnus, ce document ambitionne de refonder la PAC. Les premières propositions de la Commission pour la PAC post 2020 sont, en effet, marquées par l’absence de vision stratégique et une réduction drastique des ressources alors que toutes les grandes puissances agricoles renforcent leur soutien public à l’agriculture.
Elles s’inscrivent dans la continuité d’une trajectoire de déclin engagée au début des années 1990 alors que l’actualité géopolitique montre que l’agriculture et l’alimentation sont au cœur des enjeux du 21ème siècle.
Dans la perspective des élections européennes et d’une Commission renouvelée, une impulsion politique est désormais nécessaire pour donner corps à « l’Europe qui protège ».
La Présidence Française laisse entrevoir cette volonté de refondation et nous souhaitons contribuer à cet élan. La France doit assumer ses responsabilités et ne pas succomber au défaitisme ambiant particulièrement fort sur les sujets agricoles, alors qu’elle est leader en termes de production et à la tête de l’agriculture la plus diverse.
Un constat s’impose : le découplage des subventions, principe cardinal de la discipline agricole de l’OMC que l’Europe est la seule à poursuivre, est à la base de l’inefficacité de la PAC pour remédier à la crise des revenus agricoles et, en même temps, à l’origine de la crise du multilatéralisme.
Ainsi, nous proposons de construire une une PAC articulée autour de 4 piliers et qui renouerait avec les objectifs du Traité de Rome et en y ajoutant l’objectif d’accompagner la transition environnementale et énergétique de l’agriculture. Cette réforme se ferait à enveloppe financière pluriannuelle constante et améliorerait nettement la valeur ajoutée budgétaire de l’Europe, tout en étant compatible avec les traités et les règlements en vigueur.
- Le premier pilier serait dévolu à l’organisation économique des producteurs afin de leur donner les moyens d’être acteurs dans la mise en marché et la participation à l’équilibre entre l’offre et la demande.
- Le deuxième pilier rassemblerait les mesures de gestion de crise comme la flexibilisation des politiques de biocarburants ainsi que des aides contracycliques pour les prix soumis aux aléas des prix internationaux.
- Le troisième pilier serait celui de la transition environnementale et énergétique en recourant à des approches contractuelles bien plus opérantes que le verdissement des aides découplées.
- Le quatrième pilier relèverait le défi du renouvellement des générations et du soutien à l’investissement.
« Nous faisons le pari que le contexte géopolitique international et la crise de l’UE rendent inéluctable une réforme en profondeur de la PAC » indique Jacques Carles, fondateur d’Agriculture Stratégies.
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