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Newsletter n°20 : Covid-19 et sécurité alimentaire, mesure CNIEL, crise du sucre, nourrir 10 milliards d’humains, « effet tapis roulant »

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Bonjour,

Actualité oblige, cette nouvelle newsletter contient deux articles sur les conséquences de la crise sanitaire actuelle. Le premier « Covid-19 et sécurité alimentaire, la cigale européenne et la fourmi chinoise » a été publié dans le Monde, il questionne la façon dont nous, Européens, considérons les stocks de céréales. Peut-on parler d’une aversion européenne pour les stocks ? On peut le penser en constatant que nous disposerons pour la soudure jusqu’à la prochaine récolte de l’équivalent de 43 jours de consommation, contre 9 mois pour des Chinois qui sont plus que jamais le stockeur en dernier ressort du Monde. Et prôner le maintien des échanges sans avoir de stocks, c’est faire la cigale pour continuer à profiter des stocks des fourmis !

Le deuxième article analyse à chaud la mesure d’aide à la réduction de la production laitière proposée par le CNIEL. En période de crise, n’est-il pas plus prudent de disposer de stocks voire de participer à l’effort de solidarité vis-à-vis de familles qui basculent dans la précarité alimentaire ? Pourquoi une mesure française alors qu’un précédent existe à l’échelle européenne sur financement communautaire avec la mesure de réduction de 2016 ? Et pourquoi mettre en place une mesure qui court-circuite les Organisations de Producteurs alors même que ces dernières sont censées être renforcées pour négocier les prix et les volumes avec l’aval pour un meilleure partage de la valeur ajoutée ? Autant de questions sur lesquelles nous apportons notre éclairage.

Le secteur du sucre n’est pas non plus épargné par la baisse des prix internationaux consécutive de la chute des cours du pétrole, bien que les difficultés préexistaient largement depuis la fin des quotas sucriers. Dans cet article paru dans la revue Paysans et Société, nous dressons les principaux repères qui doivent permettre de sortir de la crise du sucre. Mais, le principal atout de la filière française, c’est d’être intégrée par l’amont via deux coopératives qui concentrent plus de 80% de la production, car, pour une industrie lourde, il est nécessaire de trouver les modes de coordination pour éviter de trop grandes fluctuations de la production.

Peut-on nourrir 10 milliards de personnes d’une manière durable ? Une équipe internationale de chercheurs répond par l’affirmative dans un article publié dans la revue Nature. Mais, sous des conditions qui aujourd’hui ne sont pas suffisamment réunies à l’échelle du globe. Les thèses malthusiennes sont dont à proscrire : ce sont les conditions socio-économiques qui constituent les facteurs limitant à la sécurité alimentaire mondiale, et non les limites biologiques et géophysiques.

Enfin, dans un article écrit avec Bertrand Valiorgue et Xavier Hollandts et paru dans The Conversation, nous revenons sur les causes de l’opposition des agriculteurs aux accords bilatéraux comme le CETA et le Mercosur. Ces accords, au demeurant très protecteurs pour les entreprises multinationales, minent d’autant des politiques agricoles qui ont historiquement été conçues pour limiter « l’effet tapis roulant » qui conduit les agriculteurs à ne pas profiter des gains de productivité qu’ils arrivent à engendrer.  

Bonne lecture ! 

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