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La pandémie nous a fait prendre conscience d’une dépendance forte aux échanges, à la production des autres pays. Nous avons manqué de masques, de vaccins, nous avons eu peur de manquer d’alimentation. Pour autant, cette prise de conscience n’a pas révolutionné les politiques agricoles. La constitution de stocks reste un tabou, la relocalisation de l’alimentation n’est vue qu’au travers de l’engouement pour les circuits courts, qui ne concerne pourtant qu’une très petite part de l’alimentation française, et qui reste éphémère.
La note de conjoncture Agreste de février 2021[1], que nous reproduisons ci-dessous, montre également qu’en 2020, les importations de produits agro-alimentaires sont restées au niveau de 2019. Alors qu’on pouvait s’attendre à une réduction des importations en lien avec la fermeture d’une grande partie de la restauration hors domicile, souvent accusée de ne servir que des viandes d’origine extérieure, on ne constate qu’une très légère diminution des importations de viande et de l’ensemble des produits transformés, et une légère augmentation de fruits, de légumes et d’oléoprotéagineux et du total des produits bruts… La pandémie ne semble pas avoir pas changé nos habitudes de fond. Le total des importations n’a ainsi reculé que de 2%, comme l’illustre le tableau ci-dessous.
Alessandra Kirsch, directrice des études d’Agriculture Stratégies
Le 8 avril 2020
[1] Agreste, Note de conjoncture Commerce extérieur agroalimentaire N°2021-018, février 2021 disponible sur https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/IraCex21018/2021_18inforapcommerceext.pdf
