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Bonjour,
Cette rentrée est marquée par une inflation inédite et une hausse des prix de l’énergie qui affectera inévitablement les coûts de production, difficilement répercutables jusqu’au consommateur en dépit des mécanismes prévus par la loi Egalim. Nous vous proposons de retrouver cette interview de Philippe Goetzmann : Egalim 2 ne résout pas le manque de compétitivité de notre appareil productif alimentaire. Quelles solutions pour améliorer les marges des producteurs et des IAA ? Philippe Goetzmann développe un raisonnement qui permet de sortir de l’opposition traditionnelle entre grande distribution et amont agricole. Pour l’ancien directeur des relations institutionnelles du groupe Auchan, plus qu’une problématique de distribution de la valeur ajoutée, c’est bien la création même de cette valeur qui pose désormais question. Critique envers les raisonnements qui guident Egalim 2, les pistes avancées par Philippe Goetzmann dans cette interview amènent à réfléchir sur la structuration même de notre appareil productif alimentaire et les objectifs que nous lui fixons.
Verre à moitié plein ou à moitié vide ? L’instauration de clauses miroirs par l’UE, véritable cheval de guerre de l’ancien ministre de l’Agriculture Julien Denormandie pour la PFUE, fait son chemin à Bruxelles. La Commission a publié son rapport sur le sujet, qui confirme la faisabilité juridique de l’application des normes sanitaires et environnementales de l’Union aux produits agricoles et agroalimentaires importés. Une première étape indispensable pour préserver la souveraineté alimentaire de l’UE, renforcer la cohérence des politiques européennes et respecter les efforts réalisés par les agriculteurs européens en matière de protection de l’environnement ou de qualité sanitaire des produits. Pourtant, le plus dur reste à venir. Alors qu’on pensait pouvoir espérer certains progrès grâce à la révision de la politique commerciale de l’UE, la mise en place des clauses miroirs ne semble avancer qu’en trompe-l’œil. Dans sa nouvelle approche des chapitres commerce et développement durable des accords commerciaux, la Commission envisage de financer ses partenaires commerciaux pour obtenir des avancées, minimes, qui leur permettraient de se hisser non pas au niveau des standards européens mais de simplement respecter les normes internationales. En (légère) contrepartie, la possibilité d’appliquer des sanctions en cas de non-respect des engagements semble enfin prévue, mais celle-ci n’est envisagée qu’en dernier ressort.
Durant plusieurs mois, les Pays-Bas ont été secoués par d’importantes manifestations d’agriculteurs, en réponse au grand plan national de réduction des émissions azotées qui vise notamment l’élevage. Pourquoi un tournant si radical dans la politique du deuxième agro-exportateur mondial ? A l’origine de la crise de l’azote aux Pays-Bas, des plaintes de la part d’ONG envers les tribunaux qui aboutissent pour le pays à l’obligation de faire bouger les choses, et vite. Les Pays Bas ont été jugés en 2019 par leur propre Conseil d’Etat pour ne pas avoir atteint leurs objectifs de protection des zones sensibles (notamment « grâce » à de multiples dérogations sur la directive nitrates), et envisagent maintenant de réduire d’un tiers leur cheptel pour remplir leurs obligations dans un délai record. De telles évolutions sont-elles à craindre pour les éleveurs français ? Oui. La France ne respecte pas ses obligations en matière de pollution de l’air, et va passer à côté de ses objectifs de réduction d’ammoniac. L’accompagnement politique pour favoriser innovations et leviers techniques est urgent et crucial pour obtenir des résultats par l’incitation avant d’être mis dos au mur par les tribunaux…
Enfin, nous avons le plaisir de vous informer qu’Agriculture Stratégies sera présent au Space le mardi 13 septembre 2022. Si vous souhaitez nous rencontrer, n’hésitez pas à nous contacter au 07.54.35.16.64.
Bonne lecture,
Jacques Carles, Président d’Agriculture Stratégies
Le 5 septembre 2022