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Bonjour,
L’actualité du mois d’octobre a été marquée par la perspective d’une nouvelle pénurie, celle du riz. Celle-ci trouverait son origine depuis l’Inde et le Pakistan qui, en raison de mauvaises conditions climatiques, auraient « perdu 250 000 tonnes de riz basmati, qui représente à lui seul 45 % de la consommation en grandes et moyennes surfaces en France ». Des chiffres repris par les médias, qui peuvent ainsi apparaitre inquiétants, mais qui restent à relativiser. Va-t-on manquer de riz en France ? Spoiler alert : non. Mais les pays africains pourraient eux avoir davantage de mal à nourrir leurs populations. En cause : la décision de l’Inde d’interdire les exportations de brisures de riz, nécessaires à l’alimentation des pays pauvres africains, et la taxation à 20% des exports de riz (hors riz basmati et riz étuvé dont les Européens sont friands).
Ces tensions risquent d’ailleurs de s’aggraver fortement avec la non-reconduction de l’accord du Grain Corridor la semaine dernière, qui permettait d’exporter les céréales Ukrainiennes par la Mer Noire. Nous vous proposons de découvrir la situation vue de l’intérieur au travers de deux articles de témoignage de Michel Terestchenko, diplômé de l’ESSEC Alumni dont le grand père Mykhaylo Terestchenko fut ministre des Finances de la république Ukrainienne indépendante en 1917. Michel est Franco-Ukrainien et nous offre ici un point précis, documenté et vécu des conséquences de la guerre sur l’économie agricole ukrainienne et des perspectives d’adaptation puis d’évolution dans un contexte européen lui-même en voie de transformation.
Ce premier volet porte sur les conséquences de l’agression russe sur l’agriculture ukrainienne, les espoirs réels mais limités issus de l’accord du « grain corridor » signé le 22 juillet et les perspectives ouvertes par le développement d’autres voies d’accès aux céréales ukrainiennes.
Il nous détaille également les sombres perspectives sur les récoltes en cours et à venir pour l’Ukraine, qui vit comme en Europe l’envolée des cours des engrais et le manque de disponibilités, mais sans bénéficier d’une augmentation des prix d’achats de la production.
La deuxième partie de ce témoignage évoque les perspectives ukrainiennes dans le contexte géopolitique actuel, invitant à « investir au son du canon ». Les voies alternatives au transport maritime se développent, afin de pouvoir rétablir au plus vite la capacité agro-exportatrice de l’Ukraine et contribuer à retrouver une stabilité des marchés mondiaux.
Agriculture Stratégies souhaite ainsi ouvrir un espace aux témoignages extérieurs et donner de façon régulière « la parole aux agris » : parce que vous êtes les premiers concernés par les effets des décisions politiques et réglementaires, nous considérons qu’il est important de relayer votre point de vue sur les effets des différentes politiques mises en place, de la PAC à la loi EGALIM… auprès de nos lecteurs. C’est pourquoi nous ouvrons sur notre plateforme une rubrique « La parole aux agris », qui se veut un support d’expression des agriculteurs sur les choix politiques dont ils subissent les conséquences ou bénéficient des effets positifs.
Cette rubrique est donc ouverte à vos témoignages sur des sujets règlementaires, d’actualité, de filière, d’agronomie ou d’économie (liste non-exhaustive) qui apporteront des éléments d’information et de réflexion. Les contributions qui ne devront pas porter atteintes aux droits des tiers ou à leur image et réputation, devront être validées par notre comité de rédaction afin de respecter les lois et règlements en vigueur. Envie de vous exprimer sur un sujet ? N’hésitez pas à nous contacter par message privé ou par mail à alessandra.kirsch@agriculture-strategies.eu
Bonne lecture,
Jacques Carles, Président d’Agriculture Stratégies
Le 3 novembre 2022