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Le monde agricole vit des heures de grande incertitude entre une PAC qui n’est plus en phase avec les exigences géopolitiques d’un monde miné par les conflits et une responsabilité française diluée dans la complexité normative.
Depuis que j’ai été responsable de l’agriculture à la direction des budgets des Communautés européennes dans les années 80 jusqu’à aujourd’hui je n’ai cessé de réfléchir, de proposer de participer aux courants de réforme pour une agriculture française plus forte et une attention plus respectueuse envers les agriculteurs. Ces porteurs de traditions enracinées et supporteurs d’innovations multiples de moins en moins considérés sauf le temps de quelques éruptions sporadiques souvent éteintes avec quelques promesses passagères.
Et pourtant jamais le monde n’a eu autant besoin de leur savoir-faire et de leur engagement.
C’est dans cet esprit que j’ai participé à la création au début des années 2000, puis à l’aventure de Momagri avec Pierre Pagesse et Alain Catala, alors président et directeur général de Limagrain ainsi qu’avec Christian Pees ancien président d’Euralis.
Aventure qui se termina fin 2017 sous la pression de l’esprit dominant convaincu qu’un libéralisme sans contrainte était la voie de l’avenir et suppléerait grâce à la main invisible du marché et aux effets des avantages comparatifs aux besoins alimentaires et au bien-être social.
Nous sommes en train de sortir de ces illusions et commençons à retrouver des mérites à une régulation des marchés, à la souveraineté alimentaire et plus généralement à une remise en cause profonde des empilages législatifs et règlementaires qui nous rendent aveugles sur les chemins des réformes à accomplir.
C’est la raison d’être d’Agriculture Stratégies, think tank que j’ai fondé en 2018 à la suite de Momagri et qui produit grâce à son travail de recherche et d’approfondissements critiques des analyses et des propositions novatrices, à commencer par l’architecture et l’organisation d’une nouvelle PAC qui intègrerait la dimension alimentaire.
Adossé à un Comité stratégique qui regroupait d’anciens ministres, des députés français et européens, des chercheurs, des responsables du monde agricole, des professeurs d’université, Agriculture Stratégies a gagné, en toute indépendance, sa place : celle de stimuler l’innovation politique en s’appuyant sur un savoir-faire éprouvé dans tous les domaines qui touchent l’agriculture et l’agro-alimentaire.
Agriculture Stratégies va poursuivre sa route avec une équipe renforcée composée d’Alessandra Kirsch, sa directrice des études qui en devient directrice générale associée, de Bernard Ader également président du Conseil National de Résilience Alimentaire qui en prend la présidence et de Jean Batiste Moreau ex député Renaissance qui en sera le responsable institutionnel.
En tant que père fondateur, j’aurai toujours un regard bienveillant sur les travaux du think tank.
En attendant je souhaite longue vie à Agriculture Stratégies en formant le vœu que son influence prospère au service de l’intérêt général.
Jacques Carles, Fondateur d’Agriculture Stratégies
Le 23 février 2024
